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48 heures à Londres

Revue de presse

Stéphanie Morin, La Presse, 21 octobre 2008

Londres, Angleterre, Royaume-Uni

Aussi bien vous le dire d'emblée: j'aime Londres d'un amour inconditionnel. Il pleut un jour sur deux? Le coût de la vie est exorbitant? Qu'importe. Nulle part sur la planète, je n'ai trouvé une ville aussi fascinante, vibrante. J'y ai passé tous mes week-ends pendant un an, et je n'ai jamais réussi à me rassasier. Même les grands classiques londoniens ne me lassent pas

Photo ci-dessus : Le palais de Westminster… vu du pont Westminster sur la Tamise! (Photo: Jacques Lanciault, 2013)

Jour 1
Je commence chacun de mes séjours de la même façon: en achetant le magazine Time Out, la bible culturelle de la ville où on présente une foule d'activités gratuites Les cinq dollars les mieux investis du voyage! Je l'épluche sur un banc de Leicester Square, aux côtés de la statue grandeur nature (donc minuscule!) de Charlot.

À midi pile, le coucou de la maison de la Suisse se met en branle. Sur un rail, les vaches défilent, puis les chèvres, les bergères avec des tabliers blancs, le fromage à trous Tous les clichés y passent. N'empêche, c'est chouette.

12h30
Je migre vers la National Gallery. Comme chaque fois, les salles sont pleines d'écoliers qui dessinent À Londres, les musées sont gratuits et les enfants s'initient tôt à l'art. La Gallery devient du coup un endroit très vivant. À 13h, le son du piano remplit les salles. Deux pianistes donnent un concert en hommage à Myra Hess. Cette grande dame donnait ses concerts dans un musée vide (par crainte des bombardements allemands) pendant la Deuxième Guerre mondiale. Quoi de mieux que du Bach pour admirer les Van Gogh, les Turner, les Raphaël

15h
Détour chez Harrods, sans doute le plus célèbre magasin de la planète, avec ses sept étages remplis de trésors. La salle égyptienne (avec ses bijoux hors de prix) et le Food Hall suffisent à mon bonheur. Quoi que vous cherchiez, vous êtes certain de le trouver: caviar, thé raffiné, pâtisseries décadentes. Le fromager fait étalage de ses 250 fromages; le boulanger, de ses 130 sortes de pains et de scones! Un véritable palace de la gastronomie sauf que depuis peu, l'illustre établissement a ouvert ses portes à un Krispy Kreme. On peut donc déguster les plus fines huîtres avant de se bourrer l'estomac avec un gros beignet dégoulinant. Mon coeur saigne. À quand un McDo ou un PFK?

16h30
Je longe la Tamise jusqu'au parlement. Devant Big Ben, c'est la cohue. Cette tour n'a pourtant rien de bien exceptionnel: pas très haute, pas très grosse ni pleine de fioritures. Qu'importe, c'est la star de la ville. Pour un peu de calme, je préfère Parliament Square, de l'autre côté du bâtiment. Ici, les touristes sont rares pour admirer Les bourgeois de Calais, de Rodin, et regarder passer les bateaux.

19h30
Rendez-vous au métro Tower Hill, après un détour au Costello Palace Hotel (qui n'a de palace que le nom!) C'est d'ici que part l'archicouru tour guidé Sur les traces de Jack l'Éventreur. L'un des guides de London Walks, Don Rumbelow, est une sommité mondiale sur le sujet, mais il lui arrive de prendre congé... Judith, ma guide, ne ménage aucun détail sordide. Elle nous passe même une photo de Mary Kelly, sauvagement mutilée. Pour dire vrai, on compense par des mots le manque d'intérêt des lieux. L'East End a bien changé depuis l'automne 1888

Jour 2
8h

Le British Museum présente l'exposition The First Emperor, sur l'armée de terre cuite du premier empereur chinois. Les billets sont vendus des journées à l'avance, mais 500 places sont réservées pour les visiteurs du matin.

Premiers arrivés, premiers servis.

Une heure avant l'ouverture des portes, la file est déjà longue. L'attente vaut le coup. Une vingtaine de statues, certaines intactes, ont été transportées de Chine (il y en avait 7000 dans le tombeau de l'empereur!) Chacune est une oeuvre d'art, avec son costume détaillé et son faciès unique.

12h
Après-midi à flâner dans Soho. Le marché en plein air est plutôt tranquille; les marchands jasent au milieu des fruits, des fleurs et des faux sous-vêtements Calvin Klein. Je m'arrête à la Blink Gallery, où on présente des photos inédites de Dylan, des Stones, de Bowie. Mon coup de coeur: Sister Ray, une boutique de vinyles branchée (on a vendu pour 15 tonnes de 33 tours en 2006!) où on peut passer des heures aux postes d'écoute. C'est dans cet antre obscur que j'ai découvert l'existence du neo funk et du post funk!

22h
Direction Fabriclive, le célèbre club after-hour de Londres. Métro Farrington, je suis accueillie par une rangée de policiers accompagnés de chiens. Les danseurs du Fabric sont reconnus pour ne pas toujours carburer à l'eau claire De 21h30 à 5h du matin, les DJ se succèdent dans les salles de l'ancienne usine. À l'horaire ce soir: Institubes Paris Terror Club, musiciens émergents de la scène électronique parisienne. Le public n'est pas chauvin! Les Français tiennent la foule en action jusqu'à l'aurore.

12h
Le Frieze Art Fair bat son plein à Regent's Park. Plus de 100 galeries d'art contemporain de Miami, de Paris, de New York exposent sous un immense chapiteau. Tout le jet-set londonien y est passé, (sauf la reine qui a refusé l'invitation). Et pour cause: les pièces exposées (la plupart très déroutantes!) valent plusieurs milliers de livres. Les VIP côtoient les amateurs d'art et les classes d'adolescents dans une atmosphère digne du Salon de l'auto!

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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