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Revue de presse : Patrimoine – L’Acropole déménage sous un palais de verre

Hélène Colliopoulou, Le Devoir, le 15 octobre 2007

Containeur portant 2,5 tonnes de marbre de l'Acropole, lors d'un essai, le 11 octobre 2007 à Athènes. (Photo AFP)

Athènes - Le coup d'envoi pour le déménagement des statues et des blocs sculptés provenant de l'Acropole d'Athènes vers un nouveau musée ultramoderne situé en contrebas du rocher a été donné hier avec le transfert d'une partie de la frise nord du Parthénon pesant 2,3 tonnes.

Photo : Containeur portant 2,5 tonnes de marbre de l'Acropole, lors d'un essai, le 11 octobre 2007 à Athènes. (Photo AFP)

C'est la première fois depuis 2500 ans que les vestiges de l'Acropole vont quitter la célèbre colline, pour rejoindre un musée tout en transparence conçu par l'architecte suisse Bernard Tschumi, une opération «très compliquée et délicate», selon les ingénieurs les et archéologues.

Sous un ciel nuageux et avec un vent de 30 à 40 km/h, trois grues géantes se sont relayées pour transférer ce premier vestige, un bas-relief représentant une partie de la procession des Panathénées -- une fête religieuse antique en l'honneur de la déesse Athéna -- depuis l'actuel musée, situé en haut du site juste à côté du Parthénon, vers le nouveau, à 300 mètres en contrebas.

Empaquetés dans des caisses métalliques, plus de 300 statues ainsi que des centaines de vestiges qui se trouvaient jusqu'ici dans les entrepôts du vieux musée doivent ainsi être transférés à raison de quatre transports par jour. Le coût de l'opération s'élève à 1,6 million d'euros et elle est assurée pour 400 millions d'euros.

«Tout est bien passé, comme prévu, malgré le vent», a indiqué à l'AFP, Kostas Zambas, l'ingénieur en tête de cette opération, qui a duré près d'une heure et demie et a été diffusée en direct par la télévision publique Net. «C'est un moment émouvant, il s'agit d'un événement mondial qui permettra prochainement l'ouverture du nouveau musée, où les milliers de touristes pourront admirer ces vestiges précieux», a déclaré le ministre de la Culture, Michèle Liapis, qui a suivi de près cette opération.

Le nouveau musée est un grand bâtiment posé sur pilotis au milieu de vestiges archéologiques, où le verre domine. Alors qu'il devait au départ être prêt pour les Jeux olympiques de 2004, ce musée a connu une série d'avanies bureaucratiques et techniques avant la signature du contrat de construction, pour près de 129 millions d'euros.

Haut de 23 mètres, d'une superficie de 25 000 m2, l'édifice comporte trois niveaux, dont une salle située au dernier étage où une place a été réservée pour accueillir la frise orientale du Parthénon, oeuvre monumentale qui se trouve actuellement au British Museum de Londres et dont la Grèce réclame en vain le retour à la Grande-Bretagne depuis des années.

Avec l'ouverture officielle du musée d'ici fin 2008 «la Grèce va montrer qu'elle peut protéger de la meilleure façon ses monuments et tout argument contraire disparaît», a souligné M. Lapis faisant allusion à la campagne du pays pour le retour de la frise du British Muséum.

Selon le calendrier prévu, le transfert de l'ensemble des vestiges doit s'achever d'ici six semaines, sauf retards éventuels en cas de mauvaises conditions climatiques.

Lors d'un premier test du système des grues jeudi dernier, M. Liapis a souligné qu'«en cas d'orage ou des vents forts l'opération allait s'arrêter car notre priorité est la sécurité des vestiges».

Symbole de la civilisation grecque antique datant du Ve siècle avant notre ère, l'Acropole, l'un des sites plus visités au monde, regroupe les temples du Parthénon, d'Erechteion et d'Athéna Niché derrière l'entrée monumentale des Propylées.

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