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Les incendies en Grèce : exactement là où nous étions au mois de mai!

Texte et photos de Jacques Lanciault

Le site archéologique exceptionnel d’Olympie est entouré d’une végétation des plus dense.Le 27 août 2007 - Encore une fois, l’actualité nous rejoint. Les incendies qui font rage en Grèce ont atteint hier Olympie, une des très belles villes, dotée d’un des plus beaux musées de Grèce et d'un site archéologique fantastique, que nous avons visitée en mai dernier. Heureusement, les pompiers ont réussi à le protéger.

Qui plus est, le bilan est très lourd en perte de vie, ce matin les médias annonçaient déjà plus de 63 pertes de vie. C’est ahurissant.

Marie-Andrée, qui fut notre guide tout au long de notre périple en Grèce et à qui nous souhaitons bon courage, est révoltée par les événements : « La désolation est immense, dans les esprits et dans le paysage. Il s’agit d’une guerre. Un gouvernement qui n’a pas fait attention aux premiers signes, les incendies du mois de juillet, qui montraient nettement qu’on avait affaire à des gens bien organisés. L’État grec est mal organisé, mais ce sont les querelles de clans qui ont fait le gros des dégâts. »

« Le haut taux de décès est dû au fait que beaucoup de gens n’ont pas voulu s’en aller, n’ont pas voulu abandonner leur maison ni leurs bêtes. On en est présentement à 61 décès, mais je suis sûre qu’on arrivera à la centaine, parce que ce n’est pas fini. Il y a beaucoup de vent aujourd’hui encore. »

Ci-dessous, en « Revue de presse », nous publions deux textes du quotidien Le Monde publié sur leur site Internet au cours des dernières 24 heures.

Notre photo : Le site archéologique exceptionnel d’Olympie est entouré d’une végétation des plus dense.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Site archéologique d’Olympie, Grèce.

Notre photo : Derrière les colonnes du temple... encore des arbres.

Site archéologique d’Olympie, Grèce.

Notre photo : La végétation est vraiment omniprésente à Olympie.

Site archéologique d’Olympie, Grèce.

Notre photo : Céline pose ici devant d'immenses pierres qu'un tremblement de terre a jetées par terre. Elles sont certainement recouvertes de poussières aujourd'hui!

REVUE DE PRESSE

Le bilan s'alourdit en Grèce, les incendies épargnent Olympie

Le Monde, le 27 août 2007, par Vassilis Triandafyllou

SITE D'OLYMPIE, Grèce (Reuters) - Soixante personnes ont péri en trois jours dans les incendies qui ravagent la Grèce et ont frôlé dimanche le site antique d'Olympie.

Des dizaines de foyers, du nord du pays à la pointe sud du Péloponnèse, embrasent le ciel et engendrent une destruction sans précédent.

Des centaines de maisons ont brûlé et des milliers d'habitants ont dû fuir les flammes, trouvant refuge dans des écoles, des hôtels ou des centres hospitaliers.

Le gouvernement a offert jusqu'à un million d'euros de récompense pour aider à l'arrestation des pyromanes qu'il accuse d'avoir joué un rôle majeur dans cette série noire dévastatrice.

Les cyprès et les pins entourant Olympie, dans le Péloponnèse, ont pris feu dimanche mais les pompiers ont réussi à préserver le site au bout de plusieurs heures d'efforts.

Le ministre de l'Ordre public Byron Polydoras a évoqué les "batailles de tranchées" des soldats du feu pour "sauver ces sites sensibles et importants".

L'antique Olympie, proche de la mer Ionienne sur la côte ouest du Péloponnèse, comprend les ruines des temples et du stade où furent célébrés les jeux panhelléniques pendant des siècles à partir de 776 av. J.-C. C'est l'un des sites de Grèce les plus visités.

Les flammes ont roussi la cour du musée, où sont exposées des pièces d'architecture rares telle que la célèbre statue d'Hermès portant l'enfant Dionysos dans ses bras.

Une soixantaine de pompiers et six camions ont été maintenus sur place afin de prévenir tout nouveau départ de feu.

ROUTES BLOQUEES

Les incendies, qui se sont déclarés vendredi dans le Péloponnèse, ont atteint jusqu'à la banlieue d'Athènes et recouvert la capitale d'une épaisse fumée de cendres blanche.

Des habitants de l'île d'Eubée ont fui en voiture, en camion ou en bateau. Des ferries transféraient des familles hagardes sur le continent, près d'Athènes.

L'état d'urgence a été décrété samedi dans tout le pays.

"La destruction atteint des proportions bibliques", a déclaré un pompier volontaire du Péloponnèse, Nicholas Orphanos. "Il y a des villages où nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas aller parce que les routes sont bloquées. En 30 ans, je n'avais jamais vu de telles destructions."

Le Premier ministre Costas Caramanlis a dénoncé des incendies criminels et promis la plus grande sévérité contre les pyromanes.

"La récompense est fixée entre 100.000 et un million d'euros pour chaque acte de pyromanie, en fonction des morts ou des blessés survenus et de l'étendue des dégâts", a déclaré le ministère de l'Ordre public dans un communiqué.

Les pompiers grecs, durement éprouvés par leur lutte contre des dizaines d'incendies, ont mis à contribution dimanche les renforts envoyés par les partenaires d'Athènes au sein de l'Union européenne.

Deux avions Canadair français et un bombardier d'eau italien étaient en action au-dessus de collines en flammes au sud d'Athènes, et 60 pompiers venus de Chypre se sont joints aux efforts en cours.

Des secours sont encore attendus dimanche et lundi en provenance d'au moins onze pays qui ont promis d'envoyer pompiers, avions et hélicoptères pour combattre les brasiers qui dévastent de grandes parties de la Grèce.

Le gouvernement conservateur s'est vu reprocher d'avoir réagi trop lentement à une première série de feux qui avait fait dix morts cet été et cette nouvelle vague d'incendies devrait peser lourd lors des élections législatives du 16 septembre. La campagne électorale a été interrompue.

Les incendies de forêt provoquent une hécatombe en Grèce

Le Monde, le 27 août 2007

ATHÈNES CORRESPONDANT

Les violents incendies de forêt qui ravagent la Grèce ont fait, selon un bilan provisoire, soixante-trois morts dans le Péloponnèse, au sud du pays, et sur l'île d'Eubée au nord-est d'Athènes. Samedi, le pays a été placé en état d'urgence et trois jours de deuil national ont été décrétés. Dimanche, la situation s'est aggravée dans la région de l'ancienne Olympie, berceau des jeux antiques. Les flammes ont envahi le village d'Olympie et ont cerné le musée qui abrite des trésors archéologiques comme l'Hermès de Praxitèle. Les pompiers ont réussi à sauver le site et le musée.

La "tragédie nationale", comme l'a qualifiée le premier ministre conservateur Costas Caramanlis, a débuté, vendredi 24 août, sur le mont Taygète au centre du Péloponnèse qui domine Sparte et le port de Kalamata. Des vents de 80 km/h ont propagé le feu. Dans une région escarpée, très difficile d'accès, les pompiers ont été désarmés, tandis que le vent gênait les bombardiers d'eau dans leur travail. C'est à Aréopolis, au sud de la péninsule, que les premiers six morts ont été relevés, piégés près d'un hôtel. Très vite, une deuxième série de victimes était découverte à l'ouest du Péloponnèse dans la région de Zaharo : une trentaine de victimes gisaient carbonisées ou asphyxiées dans des voitures, des maisons et des champs. Parmi elles, une mère de famille et ses quatre enfants, âges de 5 à 15 ans, piégés par le feu sur une route près du village de Mahista.

Des victimes "ont peut-être tardé" à fuir pour sauver leurs biens, a relevé le porte-parole du gouvernement. Les pompiers ont toutefois reconnu n'avoir pas pu atteindre à temps toutes les zones menacées, en raison de la propagation rapide des flammes, portées par les vents. La situation a été rapidement hors contrôle, d'autres fronts se sont ouverts.

La Grèce, pourtant bien dotée en moyens aériens, s'est trouvée démunie devant l'ampleur du sinistre. Elle a fait appel à l'Union européenne, qui a envoyé d'importants moyens aériens.

Dans un message à la nation samedi, M. Caramanlis a fait part de sa "colère", s'étonnant "que tant de feux aient éclaté en même temps dans tant d'endroits, ce qui ne peut être le fait du hasard". Le gouvernement "fera tout pour trouver les coupables et les punir", a-t-il déclaré. A plusieurs reprises, les pompiers ont évoqué des pistes criminelles et les forces de l'ordre ont été mises en état d'alerte dans l'Attique, la région d'Athènes, pour parer aux actions des incendiaires.

Dix personnes, soupçonnées d'incendie volontaire ou de négligence, ont été arrêtées depuis vendredi dans différentes régions. Alors que la Grèce se dirige vers des élections législatives anticipées, le 16 septembre, le chef de l'opposition socialiste Georges Papandréou a accusé le gouvernement "de manque de coordination, d'incurie, d'inefficacité et de négligence criminelle". M. Papandréou lui a reproché de ne pas avoir prévu l'embauche de pompiers et leur manque de formation, désignant "le clientélisme" politique comme cause principale de tous les maux.

Plusieurs médias ont fait état de la désorganisation du service des pompiers après l'arrivée au pouvoir en 2004 des conservateurs. Le gouvernement "se présente comme une victime, parle à mots couverts de complot et de plan organisé, pour couvrir ses propres responsabilités (...). La vérité est que ce gouvernement a transformé la Grèce en état sans défense", a accusé M. Papandréou.

M. Caramanlis a promis que les étendues brûlées seraient photographiées pour éviter toute spéculation immobilière sauvage, régulièrement rendue responsable de la destruction des forêts par des incendies pendant l'été.

Remplis sous: Grèce, Nouvelles, Voyages Mots clés:
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  1. Indiscutablement, Les incendies en Grece : exactement comme si nous étions au mois de mai! | JacquesLanciault.com est un site web à découvrir d’urgence. Une feuille particulièrement bien composé pour un post vraiment sympa.

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