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Revue de presse : Ronda et son ravin

Texte de Claude-V. Marsolais, La Presse, cahier Vacances Voyage, samedi 8 avril 2006

L'église Sainte-Marie et son clocher de style Renaissance, Ronda, Espagne.Ronda - Pendant que je séjournais sur la Costa del Sol, un Québécois de passage m'avait chaudement recommandé de visiter Ronda, petite ville de 30 000 âmes, suspendue au-dessus d'un ravin. J'y suis allé et je n'ai pas eu à le regretter puisque c'est une ville tout à fait charmante qui se visite en une journée.

Sur la photo ci-dessus : L'église Sainte-Marie et son clocher de style Renaissance. (Photo Jacques Lanciault).

N. B. — Pour agrandir la photo, il faut cliquer sur celle-ci.

Située à environ 100 km de Malaga, on rejoint Ronda en empruntant une route secondaire à partir de Marbella sur une distance de 45 km. La route bien entretenue est très accidentée et longe les flancs d'une chaîne de montagnes dont le sommet s'élève à 1500 mètres d'altitude. À moins d'être un expert de la course automobile, il faut faire attention en conduisant, les possibilités de dépassement étant restreintes. Par contre, les panoramas sont tout à fait grandioses.

Ronda est construite sur un promontoire rocheux de 100 mètres de haut qui surplombe la rivière Guadalevin, à proximité d'un ravin. Un pont à trois arches le traverse et sépare les parties neuve et ancienne de la ville. On l'appelle le pont Neuf parce qu'il a fallu le reconstruire après que le premier se soit effondré en 1741, six ans après sa construction. On a mis plus de quarante ans, de 1751 à 1793, à le reconstruire en utilisant des pierres de taille prises à même les fondations.

Lorsqu'on se penche au-dessus du parapet du pont Neuf, on est impressionné par la profondeur du gouffre; cela donne le vertige. La petite histoire raconte que son architecte y mourut accidentellement alors qu'il inspectait son oeuvre à partir d'une nacelle. Voulant rattraper son chapeau poussé par un coup de vent, il aurait basculé et se serait écrasé dans le ravin.

Visite de la ville
On visite la vieille ville à pied. L'hôtel de ville bâti sur deux étages est remarquable avec sa fausse galerie soutenue par une succession d'arches finement travaillées. Il fait face à un parc ombragé et à l'église Sainte-Marie, de style gothique (fin XVe siècle) et dont le clocher de style Renaissance repose sur un ancien minaret arabe. Des inscriptions et des arabesques rappellent l'existence de l'ancienne mosquée qui avait été érigée au temps de la dynastie des Nazaritas au XIIIe siècle.

Un arrêt au musée des Bandits est recommandé puisqu'on y raconte l'histoire des bandits andalous illustres qui rançonnaient les voyageurs au XIXe siècle. Tel Zorro, certains d'entre eux avaient une conscience sociale puisqu'ils redistribuaient une partie des biens volés aux familles les plus pauvres. On y trouve beaucoup de documents d'époque (découpures de journaux et illustrations), les armes utilisés par les bandoleros et des vêtements d'époque.

À une centaine de mètres au nord du pont Neuf, il ne faut pas manquer de visiter les arènes qui sont les plus anciennes et les plus jolies d'Espagne, datant de 1784. On y entre par un portail encadré de pilastres et un balcon en fer forgé dont la décoration évoque la tauromachie. Le cercle des arènes est constitué d'arcs posés sur 136 colonnes toscanes dont la loge royale se démarque par sa décoration. Sous les arènes, on retrouve un musée dédié à l'histoire de la corrida et de ses plus illustres représentants.

Parmi les autres curiosités de la ville, il y a les anciens bains arabes datant du XIIIe siècle, le palais de Mondragon, ancienne résidence du roi arabe Abomelik, le palais du marquis de Salavatierra, de facture baroque, et les restes de la forteresse arabe détruite par les Français en 1809 lors de la conquête de l'Espagne par Napoléon.

Après avoir marché à travers la ville, il est bon d'aller se reposer à la Plaza del Soccoro qui est entouré de cafés terrasses en savourant un bon repas arrosé de sangria. Ici on sent le pouls de la ville.

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