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Le système électoral actuel : le Parti Québécois nettement défavorisé

Texte de Jacques Lanciault rédigé dans le cadre d’un cours de journalisme à l’Université de Montréal

Montréal, le 24 novembre 2002 - « Avec le mode de scrutin actuel, c’est le Parti Québécois qui subirait le plus de pertes lors d’une élection. » Cette phrase, c’est le politicologue Henry Milner qui l’a laissée tomber, hier matin, lors d’une rencontre organisée par l’exécutif du Parti Québécois du comté de Rosemont à laquelle participaient le ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Jean-Pierre Charbonneau, et la députée de Rosemont, Rita Dionne-Marsolais.

Monsieur Milner, qui enseigne au Collège Vanier et qui est professeur associé à l’Université Laval de Québec, précise qu’avec une cueillette de 33 % des votes, chacun des trois partis en présence au Québec obtiendrait un nombre fort différent de sièges à l’Assemblée nationale, étant donné que leurs votes respectifs proviennent de concentration des plus diverses. Ses estimés donneraient le pouvoir à l’Action démocratique du Québec (ADQ) de Mario Dumont. « L’ADQ dirigerait l’État québécois sans mandat du peuple, mais plutôt avec un mandat issu du système électoral » a-t-il ajouté.

Le professeur Milner a mis en lumière les avantages du système des élections proportionnelles et les failles du système actuel. Le tout, immédiatement après que le ministre Charbonneau eut présenté aux militants présents les idées maîtresses du document de réflexion populaire intitulé Le pouvoir aux citoyens et aux citoyennes.

Parachuté ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, le 13 mars dernier, dans la tourmente des démissions des ministres Guy Chervrette et Jacques Brassard, Jean-Pierre Charbonneau a mis sur pied depuis, une grande réflexion nationale qui se traduit concrètement par la tenue d’États généraux sur la gouvernance démocratique au Québec.

Même si son parti est au pouvoir, le ministre a déploré la très forte concentration des pouvoirs politiques entre les mains d’un seul homme, le premier ministre, et ce, autant à Québec qu’à Ottawa. Il s’est également élevé contre le fait qu’un parti puisse terminer deuxième au suffrage universel avec 37 % du vote et tout de même détenir le pouvoir en terme de sièges.

Avec l’aide d’exemples colorés, l’ancien journaliste du Devoir a démontré qu’il était temps de mettre en œuvre une des réformes inscrites au programme du Parti Québécois depuis la naissance du parti : la réforme du système électoral.

Cette réforme prônée par Jean-Pierre Charbonneau déborde du cadre strict du système électoral et s’attaque plutôt au système démocratique dans son ensemble. La remise en question du mode de scrutin, le découpage des circonscriptions électorales, la participation du citoyen à la gouvernance, des élections à date fixe, la limitation des mandats électoraux et l’augmentation du nombre de femmes en politique sont tous des sujets que la réforme doit toucher.

La fin du processus d’États généraux est prévue pour février prochain, juste avant la tenue d’un minicongrès d'orientation pour repenser le Parti québécois. Un « timing » de rêve d’ajouter monsieur Charbonneau.

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