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La nouvelle grande ville de Montréal en élection le 4 novembre prochain

Une entrevue avec madame Monique Lefebvre, présidente du comité de transition de Montréal

Texte de Jacques Lanciault rédigé dans le cadre d’un cours de journalisme à l’Univesité de Montréal. Le travail consistait à rédiger un texte après avoir réalisé une entrevue.

Montréal, le 14 novembre 2001 - Le 12 janvier dernier, la ministre d’État aux Affaires municipales et à la métropole, madame Louise Harel, nommait madame Monique Lefebvre à la tête du Comité de transition de Montréal, avec le mandat de mettre en place la nouvelle ville de Montréal, laquelle devra être opérationnelle le 1er janvier 2002. La première échéance du mandat confié au Comité de transition est la tenue d’élections pour le 4 novembre prochain. À moins d’une semaine de ces premières élections, j’ai rencontré madame Lefebvre pour faire le point avec elle sur l’avancement des travaux et pour voir si tout sera en place à temps.

Q. Le mandat confié à votre comité comprend notamment de préparer les élections du dimanche 4 novembre. Dimanche dernier, avait lieu la journée du vote par anticipation. Est-ce que le déroulement de cette journée a été selon vos attentes?

R. Nous avons observé une participation très élevée pour une journée de vote par anticipation. Normalement, le taux de participation se situe entre 2 et 4 %. Cette fois-ci, nous constatons que partout le taux de participation a varié entre 5 et 6 %, avec des pointes à des endroits comme Côte St-Luc et Westmount où les taux ont atteint 8 et 9 %.

Évidemment, notre façon de faire dans les bureaux de vote par anticipation n’est pas compatible avec une forte affluence et à certains endroits, les temps d’attente étaient un peu longs.

Le fait que les gens devaient s’identifier avec une pièce d’identité comportant une photo, pour la première fois lors d’une élection municipale, qu’ils devaient prêter serment quant à leur impossibilité de voter le 4 novembre prochain et très certainement en raison de la nouvelle façon de voter, le temps requis a été supérieur à l’habitude.

Q. Est-ce que l’on peut considérer cette journée comme une sorte de répétition générale, qui permettra d’apporter des correctifs en vue du scrutin du 4 novembre?

R. Certainement. Tout d’abord, le taux de participation lors du vote par anticipation, vient confirmer ce que nous anticipions, c’est-à-dire qu’il y aura beaucoup plus de votants que d’habitude dimanche prochain. Par le passé, pour la ville de Montréal, la participation se situait aux alentours de 40 à 45 %. Pour les municipalités de banlieue, les taux se situaient entre 30 et 35 %. Là, nous croyons sincèrement que ça va doubler.

Déjà, suite à l’analyse des résultats du vote par anticipation, nous avons constaté que les temps d’attente se produisaient généralement lorsque le scrutateur expliquait la procédure du vote à l’électeur. Nous avons pris la décision d’ajouter du personnel, de sorte que ce dimanche, nous expliquerons aux électeurs le mode de fonctionnement du scrutin durant leur période d’attente.

Il faut bien comprendre que les électeurs doivent voter pour un maire, dans certains cas pour un ou des conseillers de la ville et aussi pour un ou des conseillers d’arrondissement. De plus, on oublie les anciennes boîtes métalliques grises pour déposer son vote. Il faut placer le bulletin dans une espèce de dossier que nous appelons « chemise de confidentialité ». Puis, le votant doit placer ce dossier dans un appareil conçu pour recevoir, valider et comptabiliser les votes.

Q. Est-ce à dire que nous y allons d’un vote électronique?

R. Pas tout à fait. L’électeur doit encore noircir une case sur un bulletin de vote en papier. C’est uniquement la validation, la compilation et la transmission des résultats au bureau central qui sont électroniques.

L’appareil utilisé est extrêmement sophistiqué, le bulletin de vote est validé devant le votant, de sorte qu’il pourra corriger s’il s’est trompé. De plus, les résultats sont compilés automatiquement.

L’avantage de conserver le papier est qu’en cas de panne d’électricité, ce jour-là, les électeurs placeront leur vote directement dans la boîte sous l’appareil et nous compterons les votes à la main, comme par le passé.

Q. Peut-on dire que la machinerie a passé avec succès le test du vote par anticipation?

Même avec une journée où le taux de participation au vote par anticipation a très largement dépassé les estimés les plus optimistes, la validation, la compilation et le transfert des résultats par le système de télécommunications ont très bien fonctionné. À Québec, ils ont eu de petits problèmes, mais ils n’ont pas choisi la même technologie que nous. Pour nous, il n’y a eu aucun problème technologique. Il faut dire que ce système a déjà été utilisé lors des dernières élections à LaSalle, Verdun et Ville Mont-Royal et que nous avons soumis l’ensemble du processus à toute une batterie de tests au cours des derniers jours.

Q. Grâce à cette machinerie, les résultats devraient donc être disponibles quelque cinq minutes après la fermeture des bureaux de vote?

R. En fait, on envisage de fournir les résultats complets 15 minutes après la fermeture des bureaux de vote. Il ne faut pas oublier que les 306 bureaux de vote doivent nous transmettre, ici au bureau central, leur compilation. Ce transfert se fera par modem.

Q. Comment les médias réagissent-ils à la possibilité qu’ils reçoivent tous les résultats d’un seul coup quelques minutes seulement après la fermeture des bureaux?

R. Ils sont très heureux. Nous allons installer ici même à la place Victoria une salle de presse où ils auront à leur disposition tout ce dont ils ont besoin pour réaliser leur travail.

Q. Étant donné qu’il y a beaucoup de résistance aux fusions, surtout dans les municipalités de banlieue, anticipez-vous que des citoyens puissent tenter de nuire au bon déroulement du scrutin?

R. Je ne peux pas croire, je ne veux pas croire que l’on pourrait faire face à des situations comme en Haïti où l’on envoie des observateurs parce que justement il y a des fiers-à-bras qui empêchent les gens de voter. Je ne peux tout simplement pas croire que l’on pourrait voir cela ici. Cependant, je peux vous assurer que partout sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal les policiers seront aux aguets.

Q. En conclusion, ce que vous me dites c’est que la journée du 4 novembre sera une belle réussite?

Là, j’aimerais mieux que vous attendiez à dimanche soir pour faire une telle affirmation. Mais disons que pour nous ce qui est le plus important, c’est que nous ayons tout mis en place pour que le vote non seulement se déroule bien, mais qu’il y ait le maximum de personnes qui votent. Si c’est le cas, nous aurons atteint notre objectif.

Madame la présidente, je vous remercie.

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